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  • eric1980

L’économie sociale, une économie de la suffisance plutôt que de la croissance

Francine Barbeau, du Groupe Conseils DDE s.e.n.c. signe ici le deuxième article d’une série très intéressante sur l’économie sociale. Le premier article est disponible ici: http://branchesurvotresucces.com/2013/04/02/entreprendre-differemment-et-collectivement/

L’économie sociale est née au 19e siècle de la volonté de guider la production des biens et des services à partir des besoins de tous et non de l’intérêt de quelques-uns. Il s’agissait également d’appliquer aux activités économiques les principes démocratiques, comme le principe « une personne = une voix », lors des assemblées générales d’actionnaires.

Face aux dégâts engendrés par le capitalisme et la révolution industrielle au 19e siècle, des réformateurs sociaux et des penseurs cherchent d’autres solutions que la nationalisation des moyens de production. Ils inventent alors une façon collective de produire des biens et des services. Ils créent les coopératives, les mutuelles puis les associations. L’expression « économie sociale » désigne désormais communément l’ensemble de ces structures, qui sont particulièrement actives dans la protection sociale complémentaire, l’assurance, les institutions financières, l’action sociale, l’éducation populaire, la santé, le sport, la culture, l’agriculture…

Cette économie permettra aussi la naissance de nouvelles activités économiques alternatives dans les années 90. Aujourd’hui les gens se rendent compte qu’ils faisaient de l’économie sociale sans le savoir. C’est ainsi qu’apparaissent et se développent notamment le commerce équitable, l’agriculture biologique et les circuits courts du producteur au consommateur, les systèmes d’échanges locaux (SEL), les structures de l’insertion par l’activité économique.

Quels sont les grands principes qui régissent cette transition ? Une économie de la suffisance plutôt que de la croissance ; une remise en question des notions de richesse et des indicateurs. Solidarité, collaboration, partage, responsabilité, co-participation, utilité sociale, cohésion sociale constituent les valeurs qui sous-tendent la construction de cette économie où l’humain et la planète redeviennent le centre des préoccupations.

Le concept d’économie sociale combine deux termes qui sont parfois mis en opposition :

« économie » renvoie à la production concrète de biens ou de services ayant l’entreprise comme forme d’organisation et contribuant à une augmentation nette de la richesse collective.

« sociale » réfère à la rentabilité sociale, et non purement économique de ces activités. Cette rentabilité s’évalue par la contribution au développement démocratique, par le soutien d’une citoyenneté active, par la promotion de valeurs et d’initiatives de prise en charge individuelle et collective. La rentabilité sociale contribue donc à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être de la population, notamment par l’offre d’un plus grand nombre de services. Tout comme pour le secteur public et le secteur privé traditionnel, cette rentabilité sociale peut aussi être évaluée en fonction du nombre d’emplois crées.

Pris dans son ensemble, le domaine de l’économie sociale regroupe l’ensemble des activités et organismes, issus de l’entrepreneuriat collectif, qui s’ordonnent autour des principes et règles de fonctionnement suivants :

  1. l’entreprise de l’économie sociale a pour finalité de servir ses membres ou la collectivité plutôt que de simplement engendrer des profits et viser le rendement financier;

  2. elle a une autonomie de gestion par rapport à l’État;

  3. elle intègre dans ses statuts et ses façons de faire un processus de décision démocratique impliquant usagères et usagers, travailleuses et travailleurs;

  4. elle défend la primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition de ses surplus et revenus;

  5. elle fonde ses activités sur les principes de la participation, de la prise en charge et de la responsabilité individuelle et collective.

Définition proposée par le Chantier de l’économie sociale qui a fait consensus au Sommet sur l’économie et l’emploi en octobre 1996 (extrait du rapport « Osons la solidarité »)

Les organismes et les entreprises d’économie sociale ont ce potentiel de redonner une dignité à des gens, qui autrement, viennent à douter de leurs capacités. Elles fournissent un cadre et des solidarités qui facilitent une pleine participation à la société.

Francine Barbeau

Groupe Conseils DDE s.e.n.c.

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