L’austérité ? La réponse des paresseux. L’innovation ? Celle des audacieux ! Dîner-conférence de la CDEC de Québec le 11 novembre 2014
Un homme de conviction
Notre conférencier, Monsieur Gérald Larose (né le 24 octobre 1945), travailleur social, syndicaliste et professeur a été président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) de 1983 à 1999, est actuellement président de la Caisse d’économie solidaire Desjardins. (source: https://www.caissesolidaire.coop/qui-nous-sommes/comites-conseils-vie-associative/conseil-administration/admin_001.html). Homme de conviction, n’ayant pas peur de s’exprimer sur différents sujets de nature socio-économique, je considère que ce fut pour moi un grand privilège de l’entendre s’exprimer aujourd’hui dans ce dîner-conférence, organisé par la CDEC de Québec (http://cdecdequebec.qc.ca/), dans le cadre des Semaines de l’économie sociale (http://www.cestbienplus.ca/).
«Innover ou mourir»
Quoi dire d’autres en cette période d’austérité que nous impose le gouvernement actuel. «Innover ou mourir» -disait d’ailleurs le cycliste et homme d’affaires de renommée internationale Louis Garneau (http://veloptimum.net/Velop/documents/8-industrie/Garneau/entrevueMarcotte.html) dans une entrevue. C’est exactement le défi qui nous est socialement et économiquement imposé, à mon avis. Sans être défaitiste; car je crois personnellement que le pessimisme n’est jamais une option, il faut reconnaître que la situation est déstabilisante pour les organisations en économie sociale et pour les individus qui en font partis. Voici donc, en vrac, quelques réflexions émises par monsieur Larose durant sa conférence. Le tout nous porte à réflexion, mais surtout à l’action !
photo: CDEC de Québec
L’austérité? La réponse des paresseux. L’innovation? Celle des audacieux
Tout de suite après que Madame Carole Verreault, présidente d’honneur des Semaines de l’économie sociale, ait souligné l’audace de l’économie sociale, c’est devant une assemblée d’une centaine de participants, que notre conférencier affirme qu’actuellement, ce n’est pas l’assainissement des finances publiques qui est le véritable enjeu. Dans ce climat d’austérité économique, il nous rappelle que l’innovation, est la réponse des audacieux ! Il mentionne qu’il n’y a pas actuellement de dialogue social (par rapport aux années 1994-1996, notamment). Il nous fait remarquer un changement dramatique des pratiques gouvernementales. Il explique qu’on parle actuellement de mesures conjoncturelles; il faut que les colonnes balancent (sur le plan comptable). Le modèle Québécois en est pourtant un qualifié plutôt de structurel. Traditionnellement, au coeur du modèle québécois, il y a toujours eu la société civile, la pratique collective et démocratique et la poursuite de l’intérêt général… Historiquement, ce modèle tient au fait qu’il est au coeur d’une petite société minoritaire qui a misé sur la collectivité. En 1996, il y a eu le Sommet sur l’économie et l’emploi (https://www.premier-ministre.gouv.qc.ca/actualites/communiques/1996/novembre/1996-11-01.asp) avec beaucoup d’innovations socio-économiques en guise de résultats concrets. Il mentionne que l’ensemble de la société civile y était. Il y eut une grande négociation nationale. Des ententes et des alliances ont été conclues. Ce fut aussi l’époque des Chantiers, dont celui sur l’économie sociale et solidaire (réf. Nancy Neamtan, http://www.chantier.qc.ca/). Monsieur Larose nous fait remarquer que maintenant, l’approche partenariale a fait place à une approche hiérarchique…
Photo: CDEC de Québec
Selon lui, l’avenir dépend du climat général et de nos choix de société. S’il est à la morosité, il n’y aura pas de débat ! La solution suppose une délibération publique, des échanges, un dialogue, la négociation, des compromis et un consensus. Les paresseux ne s’y retrouvent pas ! Il mentionne aussi que le contexte actuel est férocement noé-libéral; c’est maintenant la religion de ce continent. On devrait plutôt démocratiser, impliquer la société civile et ré-instaurer le dialogue sociale, selon lui.
Un avenir pour l’économie sociale et l’entrepreneuriat collectif
Selon M.Larose Le Québec doit garder le modèle de développement collectif car il fait partie de son identité. “Le modèle québécois demeure un modèle performant”, nous dit-il. La modernisation du modèle québécois s’est incarné notamment par le déploiement des CLD et des CDEC, affirme-t-il. “Il n’y a pas de crise, sauf celle qu’on a créé en baissant les impôts, sinon on serait en surplus de 2 milliards!”, affirme-t-il ensuite. En conclusion, il mentionnera d’ailleurs «En temps de crise se sont les entreprises collectives qui résistent le mieux ». L’économie sociale et solidaire est un noyau et a la responsabilité de poursuivre et d’innover.
En conclusion
C’est sous des applaudissement bien sentis que s’est conclue la conférence. Quelle belle rencontre! Ce fut pour moi l’occasion de découvrir cet homme de parole et de conviction. Notons que les Semaines de l’économie sociale se poursuivent jusqu’au 20 novembre. Merci à tout nos partenaires qui permettent la tenue de ce dîner-conférence mémorable : Groupe Conseil DDE, Conjoncture Affaires publiques, Niviti, La CEDEC, La coopérative funéraire des Deux Rives, Corsaire Design, et la Caisse d’Économie solidaire Desjardins. Merci à vous tous de nous avoir suivis aujourd’hui via #cdecdequebec ! Prochain rendez-vous en mars 2015.
Nous vous invitons de plus, à cet autre événement (table ronde), appelé: COOPÉRER DANS LES TERRITOIRES POUR FAIRE FACE À LA CRISE, INNOVER ET CHANGER D’ÉCHELLE (20 novembre, à La Nef: 160, rue St-Joseph Est, Québec de 16:00 à 19:00). Inscription: https://www.eventbrite.ca/e/inscription-cooperer-dans-les-territoires-pour-faire-face-a-la-crise-innover-et-changer-dechelle-14113480801 (entrée gratuite). Notons que cet événement est présenté par Fonds d’emprunt Québec (http://web.fonds-emprunt.qc.ca/) et le groupe Conseils DDE (http://groupedde.com/).
Solidairement !
Eric Lamirande
